Dans le petit château de Richecelle, dans la province de Carmélide. Dans un salon baroque, le vieux comte Eugène de Richetimas, nonce conservateur de la circonscription depuis 20 ans, reçoit Stanislas de Guérin, un jeune aristocrate de la région. Après les salutations de rigueur, le comte débute la conversation :Eugène de RichetimasNonce conservateur« Stanislas, j'imagine que vous savez pourquoi je vous ai demandé de venir ici. »
Stanislas de Guérin« Je vous avouerai que j'en ai une idée monsieur. Aurait-ce quelque chose à voir avec les élections qui approchent ? »
Eugène de RichetimasNonce conservateur« Je n'ai plus l'âge de faire de la politique mais la situation du pays est grave. Les libéraux gagnent du terrains auprès des bourgeois tandis que les socialistes et les radicaux prennent de plus en plus de place dans l'électorat ouvrier. Nous sommes la dernière chance pour la paysannerie de défendre ces valeurs contre tout ces ennemis. »
Stanislas de Guérin« La situation est-elle si dramatique ? Les socialistes et les libéraux sont ils capables de prendre le pouvoir ? »
Eugène de RichetimasNonce conservateur« Jusqu'à maintenant, nous avions réussi à les contenir dans le rôle de l'opposition mais chaque élection voit le nombre de nos ennemis monter. Le peuple de nos campagne risque d'être sous-représenté dans cette assemblée, nous devons faire quelque chose. Vous êtes connu parmi les paysans, ils vous respectent comme ils m'ont respectés. Vous serez un excellent nonce Stanislas. Je vous en supplie, je suis trop vieux pour continuer à représenter ces gens. N'abandonnez pas nos amis, défendez-les à la Chambre, présentez-vous. »
Stanislas de Guérin« En ce cas, j'imagine que je n'ai pas le choix, je serai le candidat conservateur de notre circonscription. Toutefois, j'ignore tout du métier de politique et je souhaiterai vous avoir auprès de moi afin de pouvoir comprendre le fonctionnement de notre pays. De plus, votre aide risque de mettre très utile pour rentrer dans les milieux très fermé du pouvoir. »
Les deux hommes quittèrent alors le salon, laissant derrière eux cette discussion politicienne. Ce soir-là, le jeune de Guérin rentra chez lui dans le bourg de Richecelle en songeant à sa nouvelle mission. Serait-il capable de représenter correctement cette population dont il est si proche ?