La vie à la cour d’Aldarnor avait été assez terne ces derniers mois. Malgré les préparatifs du mariage du victorin, le temps maussade semblait emmurer tout le monde dans un silence de plomb. L’hiver rigoureux qu’avait subi le Belondor avait d’ailleurs largement contribué à ralentir le double mariage. Devant le manque de gaité, le roi avait décidé d’organiser un bal en l’honneur de la princesse Pauline, sa sœur, mais aussi la promise de l’empereur de Belondor.

Le Palais-Sacré s’activait donc une fois encore pour faire de cette fête un moment inoubliable. Le roi avait souhaité que ce soit un bal masqué : il voulait absolument se changer les idées. Outre un feu d’artifice et un jeu de piste nocturne, le roi avait ordonné que le repas soit divin. Il avait lui-même confectionné le menu d’ailleurs. En amuse-bouche, une farandole de petits toasts devait ouvrir l’appétit des convives. Ensuite l’entrée se composerait de foie gras de canard d’Autricum – issu du cheptel royal – aux figues marinées dans un vin d’Aveyrois. Après venait la viande : un poulet des Quatre-Vallées cuit dans une crème fraiche de Bâle, agrémenté de truffes et de haricots rouges de Caylus, ainsi que des pommes de terre, mets tout nouveau ramené expressément d’Avaricum. Le roi ne voulait ni poisson, ni fromage. Directement le dessert, et le service se ferait à la russlave, une première pour la cour d’Aldarnor.

Le roi avait tout programmé : d’abord les amuse-bouche et ensuite le bal costumé. Ensuite, il conviendrait de passer au plat principal pour enfin faire le jeu de piste, autour de 22 heures certainement. Le roi, désireux de s’échapper un peu de toutes ces charges qui lui pesaient avait décidé de partir à la chasse, dès maintenant. Il ordonna donc qu’on se prépare à partir pour la forêt de Saint-Séraphin pour les deux prochains jours. Il invita le duc de Pompadour à le rejoindre.