Le Chancelier s'était accordé quelques jours de vacances, en province, pour échapper à l'agitation des affaires mais celles-ci le rattrapaient même à des dizaines kilomètres de la capitale. Le Roi avait exigé qu'il rentre instamment à Rouvray ; Louis-Édouard ne savait pas encore les motifs exacts de cette rentrée précipitée, mais se doutait que cela avait avoir avec l'organisation imminente des élections générales. Il savait que sa place était en jeu mais préférait rester à l'écart : le Roi ne lui avait-il pas renouvelé de nombreuses fois sa confiance ? Cette assurance risquait cependant cette fois-ci de lui jouer de bien méchants tours.
Il se murmurait que les thèses conservatrices gagnaient de plus en plus de terrain, que le peuple était las des réformes menées par le Chancelier. Ce dernier n'avait jamais suivi la ligne de quelconque parti, il était libre, inféodé, il disait volontiers n'agir que selon le parti de la volonté royale mais tout le monde savait que ses idées le rapprochaient assez clairement des thèses libérales et l'opinion publique manifestait de moins en moins de sensibilité pour cette voie. Le peuple voulait la restauration d'une véritable autorité, sans doute agacé de la recherche perpétuelle de compromis voulue par Louis-Édouard, sous l'impulsion du Roi lui-même. Un personnage incarnait ces valeurs : Philippe de Vitry, de très ancienne noblesse, dont la ligne politique n'avait jamais dévié - on disait même que depuis qu'il était en âge de raisonner, Vitry n'avait jamais changé d'avis, quel que soit le sujet. On parlait beaucoup de lui en province, un peu moins à Rouvray.
Ces sur ces réflexions que Louis-Édouard fut introduit dans un cabinet de Sa Majesté. Il s'inclina légèrement et s'enquit de la raison de son retour anticipé.
Il se murmurait que les thèses conservatrices gagnaient de plus en plus de terrain, que le peuple était las des réformes menées par le Chancelier. Ce dernier n'avait jamais suivi la ligne de quelconque parti, il était libre, inféodé, il disait volontiers n'agir que selon le parti de la volonté royale mais tout le monde savait que ses idées le rapprochaient assez clairement des thèses libérales et l'opinion publique manifestait de moins en moins de sensibilité pour cette voie. Le peuple voulait la restauration d'une véritable autorité, sans doute agacé de la recherche perpétuelle de compromis voulue par Louis-Édouard, sous l'impulsion du Roi lui-même. Un personnage incarnait ces valeurs : Philippe de Vitry, de très ancienne noblesse, dont la ligne politique n'avait jamais dévié - on disait même que depuis qu'il était en âge de raisonner, Vitry n'avait jamais changé d'avis, quel que soit le sujet. On parlait beaucoup de lui en province, un peu moins à Rouvray.
Ces sur ces réflexions que Louis-Édouard fut introduit dans un cabinet de Sa Majesté. Il s'inclina légèrement et s'enquit de la raison de son retour anticipé.