Royaume d’Aldarnor
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Forum de l’Aldarnor, micronation virtuelle librement inspiré de la France de la Restauration.

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Le roi, toujours très informé de ce qui se tramait à l'intérieur de son royaume, aimait également à connaître les détails des coulisses des pays voisins. Avaricum faisait partie des pays proches de l'Aldarnor, tant sur le plan géographique que culturel ; pourtant, le roi n'avait plus une seule nouvelle de la famille impériale avaroise depuis des lustres. L'inquiétude était naturellement allée en s'accroissant, et d'ailleurs, le roi avait envoyé plusieurs gentilshommes en terre impériale pour essayer d'en apprendre davantage sur la situation des Valois, mais rien, tous étaient revenus bredouilles, et à la cour de l'empereur, les grands ne savaient que répondre lorsqu'on leur demandait où était leur auguste maître.

Cette affaire commençait sérieusement à indisposer le roi d'Aldarnor, qui avait toujours était habitué à avoir un voisin très présent et actif à sa frontière est. Or depuis maintenant deux ans qu'il n'y avait plus aucune autorité capable au Saint-Empire, le brigandage pullulait. Plusieurs marchands aldarnorins avaient été agressés et détroussés, de certains même il n'y avait plus de nouvelles depuis des mois, le pire était donc à envisager. La situation intestine d'Avaricum se détériorait de jour en jour, et la guerre civile se faisait de plus en plus criante aux yeux des nations de l'Archipel. Les restes de l'armée impériale tenaient difficilement la capitale, mais dès les murs de Castillon-Villeroy franchis, c'était la débandade et le chaos régnait. Le régent n'arrivait pas à assoir son autorité et cela commençait à poser problème au roi d'Aldarnor. La situation en Avaricum devait absolument se stabiliser, puisqu'à présent, le fléau de la piraterie commençait à se répandre. Clairement, c'était ce qui avait alarmé les autorités aldarnorines, qui voyaient d'un mauvais œil pour leurs affaires la prolifération des pirates dans des mers qui jadis étaient paisibles. La marine aldarnorine était déjà intervenu plusieurs fois dans les eaux avaroises, en toute discrétion naturellement.

Vincent II voulait en avoir le cœur net, alors lorsque le ministre de l'Échiquier l'avait informé de la lettre du marquis de Calvo, le roi avait saisi l'occasion de rencontrer un Avarois qui pourrait lui avouer la vérité, si tant était qu'il la détenait cette vérité ! Avaricum était une nation qui avait besoin d'un chef fort pour pouvoir briller, or elle en était désormais parfaitement dépourvue semblait-il, puisque l'empereur avait disparu. Le plus curieux était que les princes aussi ne donnaient plus de signes de vie. Édouard VI était un cousin éloigné du roi d'Aldarnor, mais en ce qui concernait le prince de Guysenval, les choses étaient différentes, puisque le fils de Charles, actuel prince souverain de Guysenval, était le fiancé de l'infante Armande, fille de Vincent II. Le roi avait le droit de savoir ce qui se passait, et il voulait savoir.

Ainsi donc, il décida d'accélérer les choses, dès le ministre de l'Échiquier revenu à Rouvray avec l'ambassadeur avarois, le roi exigea que l'homme soit présent à Fontainebalmore, palais où le roi avait décidé de séjourner jusqu'à début Lotessië. Fontainebalmore était à n'en point douter la demeure des rois, la demeure des siècles : alors que le Palais-Sacré était un ensemble très structuré et harmonieux, Fontainebalmore formait une immense juxtaposition de styles tous plus différents les uns des autres. On aller du vieux donjon féodale à la magnifique façade néoclassique donnant sur le parc à l'avaroise en passant par les flamboyantes salles renaissance. Vincent II avait également apporté sa touche personnelle en faisant construire l'aile belondaure, que certains appelaient aussi l'aile troubadour, ce type d'architecture était très à la mode ces derniers temps, le roi n'avait donc pas manqué de faire venir un grand architecte de Belondor pour construire une pièce supplémentaire de ce gigantesque puzzle.


Dernière édition par Sa Majesté le Roi le Dim 10 Aoû - 6:55, édité 1 fois

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Il fut donc décidé que le général ne se rendrait non pas à Rouvray, mais au château de Fontainebalmore, en Bourgondes, à deux heures de la capitale. Peu avant son départ, Arban reçut toutefois une liasse de courriers en provenance d’Avaricum. Ils consistaient pour la plupart en de simples comptes rendus confidentiels de mouvements de troupes et de rapports sur les derniers combats durant son absence du front. Cependant, deux lettres du Régent scellées par la Chancellerie Impériale attirèrent particulièrement son attention. Le gradé ouvrit la première durant sa traversé à cheval de la campagne aldarnorine et fut modérément surpris de son contenu. Les révélations qu’elle contenait allaient peut-être modifier le cours de la guerre, et Arban avait reçu l’ordre d’en faire part au roi dans les plus brefs délais. L’autre épître stupéfia quant à elle véritablement le militaire qui ne s’attendait point à cette nomination.  Il devait aussi en communiquer le contenu au souverain aldarnorin.

Arrivé à Fontainebalmore, le général de Tassier observa silencieusement les lignes du palais, se privant du moindre commentaire par pure rigueur et neutralité militaire. Il fut accueilli par les gardes dans leur uniforme admirablement brodé des couleurs de la Maison du Roi et reçu un message de bienvenu protocolaire de la part d’un huissier à la perruque imposante, ce dernier lui priant ensuite de la suivre dans les méandres de l’édifice. Le général réajusta quelque peu son tricorne et l’épée à son côté ; son maintien était si droit qu’il n’avait aucun plis sur sa tenue malgré la longueur du voyage. Après avoir gravis un magnifique escalier et quelques couloirs occupés par une poignée de courtisans, l’huissier et le nouvel arrivant s’arrêtèrent devant une porte à double battants. Le domestique frappa le parquet de son lourd bâton et on les fit apparaître devant Sa Majesté Apostolique.

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Le roi n'avait pas souhaité rencontrer l'émissaire avarois au Palais-Sacré de Rouvray. Ici, à Fontainebalmore, l'ambiance était plus légère, le cérémonial n'était pas le même, et du coup, le roi pouvait recevoir plus simplement. Vincent II ne voulait pas imposer à un militaire toute la pompe habituelle: l'objectif de la rencontre avec de M. de Tassier n'était pas d'impressionner son maître, le régent d'Avaricum, si tant était que l'on puisse impressionner un Avarois... L'avantage du lieu était également qu'il n'y avait là aucun ministre, et du coup, si une nouvelle problématique devait être dévoilée au roi, ce dernier pourrait mieux contrôler les personnes qu'il souhaite mettre dans la confidence.

Naturellement, le roi avait fait venir le général dans ses petits appartements, qui consistaient ici à Fontainebalmore en des appartements privés répartis autour d'une cour intérieur : la cour de Zéta. Le plafond était assez bas comparé au reste du château, et d'ailleurs, les pièces était de taille bien plus raisonnable, de ce fait, elles chauffaient bien plus rapidement. A la vue du général, le roi se leva de sa bergère pour le saluer :


― Bonjour général. Soyez le bienvenu à Fontainebalmore. J'espère que M. de Vitry n'aura pas été trop bavard pendant le voyage ?! il lui arrive de parler parfois trop... le roi afficha un sourire, histoire de mettre à l'aise son interlocuteur. Je vous en prie, installez-vous. Le roi désigna une bergère, en face de celle sur laquelle il était lorsque le général était entré. Je souhaite vivement obtenir des nouvelles d'Avaricum, car depuis plusieurs mois maintenant, plus rien ne nous parvient concernant la cour impériale avaroise, ce qui n'est pas pour nous rassurer cela va sans dire ! Que se passe-t-il donc chez vous général ?!

Le roi s'était voulu accessible et directe, il souhaitait avoir des informations, chose qui lui manquait cruellement au sujet d'Avaricum. Le général n'était pas passé par la case réception, car bien entendu, la visite se voulait discrète. Le roi aviserait ensuite en fonction de ce que le général lui dirait.

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Une fois introduit dans les petits appartements de Fontainebalmore, le général se découvrit et vint se jeter aux pieds du souverain. Il embrassa à plusieurs reprises la main du roi, ou plus exactement son anneau royal, avant qu’on lui fît remarquer qu’il pouvait se relever. L’huissier, le prince, et les gardes étaient embarrassés à des degrés divers devant l’incongruité de la scène, mais le maître des lieux sembla plutôt amusé d’être l’objet de cette ancienne tradition dévotionnelle avaroise.
N’ayant pas réalisé son faux pas, Arban resta placide et silencieux jusqu’au moment où le monarque l’invita à s’assoir. Evidemment, l’officier attendit en premier lieu que son interlocuteur prenne place avant de l’imiter.


- " Votre Majesté ! C’est un tel honneur d’être reçu dans votre château. Son Excellence le Régent vous transmet ses hommages ; il m’envoie Vous informer de la situation du Saint-Empire et espère ainsi obtenir l’aide la couronne aldarnorine. "

Le général ne perdit point un instant et communiqua toutes les informations sensibles au roi. Il n’hésita pas à insister sur la porosité de la frontière d’Avaricum, sur le brigandage des grands chemins, et n’omit évidemment pas d’aborder le retour de la piraterie dans les eaux avaroises, en particulier celles de la Principauté de Castelmaure.

" Votre Majesté sera intéressée de savoir que son modeste interlocuteur a reçu il y a quelques jours deux lettres en provenance de Castillon-Villeroy.
La première fait état d’une découverte de la Maréchaussée après plusieurs semaines d’enquête. Il ne fait désormais plus aucun doute que le Maisne, l’Anjou, et le Piemont sont derrière la disparition des familles princières. A l’époque, en réponse à la violation de son intégrité territoriale, le Saint-Empire venait d’entrer en guerre contre ces trois nations alliées ; il était sur le point de faire marcher plusieurs régiments sur le sol maisnois.
Toutefois, la situation chaotique engendrée par une vacance du trône avarois dépassa rapidement les plans des coalisés, certaines cliques et généraux renégats ravagèrent en effet le Piemont, s’y installant même durablement dans quelques cas précis. Nous pensons que ce comté s’est fait totalement submergé et que son seigneur et sa capitale ne sont plus que poussière. En revanche, il y a de bonnes raisons de penser que le royaume du Maisne et le duché d’Anjou tirent encore les ficelles de plusieurs factions avaroises, notamment parmi les plus imposantes et mieux armées. "

Le gradé se leva alors et ôta un papier de sa besace, qu’il présenta au souverain aldarnorin en s’inclinant bien bas.

" C’est à ce titre, et dans l’espoir de pouvoir coordonner au mieux nos actions militaires, Votre Majesté, que Son Excellence le Régent a souhaité me confier la fonction et charge de plénipotentiaire avarois auprès de Votre cour, et ce pour le temps que durera ce conflit. Voici mes lettres de créance. J’ose espérer que Votre Majesté daignera me voir représenter Avaricum en ses terres. "

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Le roi n’était pas vraiment surpris de la réaction très avaroise de M. de Tassier. Alors même que le roi jouissait d’un immense prestige en ses États, aussi loin qu’il se souvienne, aucun Aldarnor ne s’était jamais incliné ainsi devant lui ; encore que le terme d’inclination ne fût point le bon : il s’était littéralement prosterné devant le roi. Naturellement, ce n’était pas une sensation désagréable que de se sentir le maître tout-puissant. Mais il ne fallait en aucun se laissait entraîner dans cette atmosphère, il fallait rester impavide, ne rien laisser transparaître, tel était le plus grand défi d’un roi, car en ne connaissant pas les sentiments brutes du roi, personne ne pouvait entrevoir ses faiblesses. La clé du pouvoir était de toujours paraître fort, juste, mais fort. C’était un adage sommaire, mais redoutablement efficace.

Les pays voisins de l’Aldarnor et d’Avaricum avaient manifestement eu raison des familles princières avaroises. Le roi remarqua que le général avait pris soin d’insister lourdement sur le développement de la piraterie et les problèmes de brigandage qui se multipliaient. Avaricum avait cruellement besoin d’aide. Il allait sans dire que le roi d’Aldarnor viendrait en aide à son allié de longue date, mais seulement, il fallait avoir de plus amples informations sur la situation, et surtout, en apprendre davantage sur l’état des familles princières : les princes du Saint-Empire avaient-ils étaient assassinés ? l’empereur aussi ?! ou bien étaient-ils simplement prisonniers ? par qui avaient-il été capturés dans ce cas ? les Maisnois, ou bien les Piemontais ou les Angevins ?

Quoiqu’il en soit, il fallait apporter son soutien au régent du Saint-Empire et ramener la paix. Le roi, sans prendre l’avis de son gouvernement, sans même d’ailleurs que le gouvernement ne fusse informé de ses agissements, décida donc donner une réponse prudente, mais qui se voulait clairement favorable. Il accepta les lettres de créance du général, reconnaissant implicitement le régent comme seul autorité légitime du Saint-Empire.


― Je reçois bien entendu vos lettres de créance M. le général. Sachez qu’à partir de maintenant, votre maître le régent d’Avaricum aura droit à notre royale protection ainsi qu’à notre soutien. Je souhaite l’aider à rétablir la paix en votre pays.

J’aimerais toutefois en savoir davantage sur le sort des familles régnantes d’Avaricum. Je ne souhaite pas que l’intervention de notre pays coûte la vie à nos cousins avarois. A moins qu’il ne soit déjà trop tard ?

Le roi faisait l’imbécile, il ne voulait pas comprendre ce qu’on semble vouloir lui prouver : peut-être que ses cousins étaient déjà tous morts. Mais il souhaitait absolument qu’on lui dise directement les choses, or M. de Tassier ne semblait pas être le plus informé dans cette affaire, très certainement que le roi allait devoir attendre la rencontre avec le régent. Cependant, Vincent II avait déjà envisagé la guerre en Avaricum : il avait en tête de diriger personnellement les opérations militaires s’il devait y avoir intervention. Voilà longtemps que le roi n’avait pas personnellement mené une guerre. Néanmoins, il fallait être intelligents et prudents : si les princes et leur famille étaient tous morts, la région ne pourrait pas être stabilisée si facilement, car il n’y aurait pas plus de tête pour gouverner ce corps qui errait qu’était Avaricum aujourd’hui.

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Arban ne répondit pas immédiatement, se retournant sur ses côtés afin d’identifier des présences non désirées. N’apercevant personne d’incommodant, il se pencha toutefois légèrement sur sa bergère en direction du monarque et prit un ton plus étouffé.

- " Votre Majesté, pour des raisons que vous imaginez bien naturellement, le Régent ne m’a point communiqué une pléthore de détails. Mais je puis vous dire en revanche que notre maréchaussée estime au moins les trois princes d’Empire encore vivants, même si sujets à un traitement vraisemblablement indigne. Le Maisne et l’Anjou n’oseront pas, prions Dieu, les blesser ou même pire tant qu’ils s’avèreront encore être un gage d’échange ainsi qu’un pouvoir d’emprise sur la conscience collective avaroise.
Sa Majesté l’Empereur et Leurs Altesses sont constamment déplacées en territoire ennemi, rendant leur localisation exacte des plus ardues ; et je n’oserai point m’aventurer sur l'état de leurs épouses et enfants qui, sans utilité première, ont dû connaître un sort particulièrement sinistre.  C’est, sire, hélas tout ce que je puis vous dire de plus sur la question. "

Arban avait les traits sombres, traduisant la grande angoisse paralysant Avaricum depuis la vacance du trône.
Sans tête couronnée, le pays était tel un être aveugle et perdu, se blessant, tombant au moindre obstacle, et avançant sans grande constance ni même enthousiasme.


" Votre Majesté peut, si Elle le souhaite, rencontrer Son Excellence le Régent. Il est en campagne, l’entrevue se ferait par conséquent à l’issue d’une bataille.
En attendant, sire, ma plume et mon épée son vôtre afin d’assurer les meilleures communications et manœuvres possibles entre nos deux patries. "

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L’Aldarnor ne resterait pas en rentrait, le roi avait l’intention d’engager son armée aux côtés des troupes impériales afin de soutenir au mieux les efforts du régent et d’écourter au plus vite cette guerre civile qui ravageait Avaricum. Néanmoins, il fallait être habile, et Vincent II comptait bien entrer en contact avec les païens  maisnois, angevin et piemontais dans l’idée de négocier la libération des familles princières d’Avaricum. Le Trésor aldarnorin était en assez bon état pour proposer une coquette rançon. L’objectif était de les sauver, coûte que coûte, en espérant qu’il n’était pas déjà trop tard.

Devant une telle configuration, il fallait être délicat afin d’obtenir un maximum d’informations pour que cette guerre ne fasse pas de victimes collatérales. Le roi avait en effet très peur que son intervention dans le conflit ne conduise à aggraver la situation déjà précaire des otages encore en vie. Le Maisne, l’Anjou et le Piemont semblaient se complaire à piller les trésors d’Avaricum, et le roi avait d’ailleurs obtenu de source sure que des églises syistes avaient été profanées, et que les rebelle avaient saisi plusieurs milliers de livres avaroises en ligots.

Le roi devait maintenant prévenir le chancelier. Les élections générales compliquaient un peu la donne, mais le souverain voulait et ordonner. Il s’agissait de défendre sa famille.


— Je ne laisserai pas Avaricum sombrer, soyez-en certain M. l’ambassadeur ! Et je défendrai cette terre comme si elle était la mienne, puisque c’était celle de feue ma grand-mère, c’est d’ailleurs un peu le cas. Soyez assurez de mon soutien. Vous comprendrez cependant que cela peut prendre un peu de temps, les élections générales retardent l’avancée de nos affaires. Je vous propose donc de rentrer avec moi à Rouvray, nous partons dès demain matin. D’ici deux semaines, je donnerai un bal en l’honneur de la princesse Pauline, ma sœur, je vous y convie et vous présenterai à cette occasion à la cour.

Avant cela, nous aurons une entrevue avec M. le chancelier. Qu’en pensez-vous ?

Le roi n’avait pas parlé d’envoyer des troupes directement, il attendait de voir si Tassier allé lui demander, histoire de jauger la potentialité de maintient du régent sans aide aldarnorine…

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L’Ambassadeur s’inclina légèrement du buste à plusieurs reprises devant le ton ferme et résolu du monarque aldaronin. Tout natif de Nouvelle-Alexandrie qui se respectait ne pouvait qu’être contenté d’entendre un souverain autant dans la fleur de l’âge et glorieux dans son règne évoquer son ascendance avaroise. Serait-ce là, justement, la clef pour mettre fin durablement à la crise interne du Saint-Empire ? Nul doute que les généalogistes de Castillon-Villeroy se penchaient déjà sur la question des successions princières, le Régent ayant répété espérer le mieux mais redouter le pire quant au sort des familles régnantes enlevées. Le vide ne constituait pas un bon compagnon de la monarchie, et il était bien normal de se préparer à toute éventualité sinistre.

- " C’est trop d’honneur, Votre Majesté ; je ne puis bien sûr refuser cette invitation. Le bal suivi d’une présentation à Votre cour permettront d’évoquer la crise avaroise auprès de Vos fidèles sujets. Peut-être que notre tâche de ralliement en sera facilitée. Son Excellence le Régent espère que la presse rouvroise se montrera favorable à sa juste cause. "

L’évocation d’une rencontre avec le Chancelier rassura le Baron. S’il existait un dernier doute sur l’intérêt réel du roi dans cette affaire, il venait d’être pulvérisé. De plus amples détails d’ordre stratégique et martial pourraient être abordés.

" Bien volontiers, Majesté. Votre Chancelier se révèlera assurément de bon conseil. "

Il commença en divulguant quelques informations et suggestions supplémentaires afin de réaliser jusqu’où le souverain aldarnorin pouvait avancer dans le contexte d’élections nationales.

" Les troupes du Régent se dirigent vers Egorvue et Villestreux afin d’achever la libération de la principauté de Castelmaure des mécréants halawites d’Alharkoum. Des régiments habitués à combattre des hommes sauvages seront nécessaires, au même titre qu’une ou deux escadres navales pour prévenir toute retraite fortuite. Mon Maître pense qu’une telle force d’intervention permettrait de faire définitivement pencher la balance en notre faveur dans l’est du pays. "

Il se tut pour le moment. Voilà qui constituait une entrée en matière suffisante pour préparer l’audience avec le Chancelier.

Dernière édition par Arban de Tassier le Mar 12 Aoû - 20:04, édité 1 fois

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Le roi n’avait pas l’habitude de demander si abruptement à une personne ce qu’elle pensait de sa vision des évènements. L’âge avait montré à Vincent II que peu d’hommes trouvaient à y redire, alors il avait appris à être plus subtil, afin d’entrevoir l’esprit de son interlocuteur. Souverain avisé, il avait adopté cette mine douce et aimable qui conduisait toujours les gens à dévoiler sans crainte leur pensée. Le roi mettait en confiance, une forme de proximité s’établissait ; et pour cause : les personnes qui avaient le privilège d’avoir une entrevue seule avec le roi d’Aldarnor était peu nombreuses sur cette terre.

Le roi appréciait M. de Tassier, il aimait ses manières toutes avaroises. A l’heure où tout changeait en Aldarnor, où chacun s’employait à médire du gouvernement du roi, les uns parce qu’il ne faisait pas assez, les autres parce qu’il faisait beaucoup trop ; Tassier lui semblait avoir rapporté un peu de cette époque révolue durant laquelle le roi était le souverain absolu. Qui sait ?! peut-être que ces jours bénis reviendraient un jour enchanter la vie du roi…

En attendant, Vincent II était quelque peu « coincé » : il ne pouvait pas engager l’armée royale sans avoir au moins chercher les avisés conseils de ses ministres. La tradition ancienne voulait que le roi s’entoure de l’avis de son conseil avant que de prendre une aussi grave décision. Mais la modernité avait du bon… en effet, si la coutume avait progressivement contraint le roi à respecter les corps intermédiaire en matière de déclaration de guerre, la loi prévoyait quant à elle qu’il disposait comme bon lui semblait de sa garde : pouvant porter cette force d’élite où bon il lui semblait. Il utiliserait donc cette arme dont il disposait :


— Je vois bien que vous avez besoin de mon aide maintenant, et non dans deux semaines comme je vous l’ai insinué… Je ne peux engager mon armée sans avoir consulté mes ministres, même si je puis vous assurer dès maintenant que nous interviendrons. Je suis seul maître de ce pays voyez-vous, mais j’ai appris à observer les enseignements de mes prédécesseurs les rois : l’histoire montre que la guerre ne se gagne jamais sans le consentement du peuple qui la fait. Cependant, puisque le régent a besoin présentement de mon soutien, je puis lui envoyer un détachement de ma garde. Afin d’éviter de trop perturber la population, il serait habile d’intégrer à ce corps expéditionnaire le 1er régiment de grenadiers à pied – régiment étranger composé pour bonne partie de gentilshommes avarois, ils étaient d’ailleurs connus comme les gardes avaroises. Ils stationnent à Nemours en ce moment, non loin de la frontière donc. Je peux porter d’ici deux jours les gardes avaroises au cœur du Saint-Empire général et puisque vous avez l’honorable qualité d’Avarois, je peux vous nommer lieutenant général de ce corps expéditionnaire.

Le roi entrait dans l’action, le concret ; il faisait montre de sa superbe. Il trouvait toujours une solution, rien ne l’arrêtait, et son imagination débordante ne lui faisait pourtant pas perdre le sens des réalités, bien au contraire, elle était une source inépuisable d’audace : quel roi oserait engager l’élite de ses troupes dans une guerre obscure aux résultats incertains ? et en confier le commandement à un étranger qui plus est ?! Aucun assurément, si ce n’est Vincent II. Loin d’être inconscient, ou de n’avoir aucun sens tactique, le roi d’Aldarnor voulait absolument éviter que le régent d’Avaricum apparaisse isolé aux yeux de tous, comme abandonné, il y avait dans cette intervention un coup à jouer. Le peuple avarois avait besoin d’aide, mais surtout, d’un sauveur, Vincent II pouvait le devenir.

Le roi attendit la réaction du général, sans aborder encore le sujet de l’intervention navale, qui était bien moins problématique pour le roi.

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Le roi avait donc saisi l’urgence de la situation. Arban prit acte de la décision du monarque d’envoyer promptement des troupes en Avaricum, et point des moindres. Elles comptaient notamment des grenadiers, ces grands hommes moustachus rodés par plusieurs années de service dans les armées. Le monarque avait eu la délicatesse de choisir des avarois de souche ; leur ardeur et endurance au combat en seraient décuplées sur les terres qui les avaient vues grandir.

- " De combien d’hommes Votre Majesté estime-t-elle ce corps expéditionnaire ? Un fantassin syiste vaut au moins dix sauvages halawites, mais nos éclaireurs nous rapportent que l’ennemi se déplace en bandes rapides dont les attaques peuvent surprendre même les plus braves. Son Excellence le Régent a toutefois étudié leurs manœuvres et pense pouvoir les obliger à combattre sur plaine. "

En qualité d’ambassadeur, le baron ne pouvait naturellement pas se rendre en Nouvelle-Alexandrie pour assurer le commandement direct des premiers soldats alliés. Mais il n’aurait pas de difficultés à coordonner leurs mouvements à distance, inaugurant ainsi les premières correspondances militaires entre l’Aldarnor et Avaricum dont nécessiterait cette nouvelle alliance.

" Il sera fait en sorte que Vos hommes soient traités avec toute la considération et l’amitié qui leur sont dues en territoire impérial. Je Vous prie de croire, Majesté, qu’après avoir débarqué de la mer d’Ylésia, au nord de Puyravault, leur ravitaillement sera assuré par la Régence. Une flotte avaroise pourrait se joindre ensuite à Vos escadres pour effectuer le blocus de Castelmaure. Nul flibustier ne pourra s’échapper vivant de la principauté. "

C’était à peu près tout ce que le général devenu diplomate se fit communiquer par les services de l’état-major avant son départ en Aldarnor. Les prochaines dépêches en provenance de Castillon allaient sans doute compléter ces renseignements.

Dernière édition par Arban de Tassier le Dim 17 Aoû - 22:42, édité 1 fois

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Le roi regarda avec insistance le général de Tassier, l’effectif du régiment des gardes avaroises s’élevait à 1 600 hommes, mais sur place, sans problème, les ses rangs pouvaient grossir pour être portés à 2 400, chiffre plus habituel à une campagne. Était-ce bien astucieux d’envoyer la totalité de cette prestigieuse unité ?! Car enfin, Tassier assurait que le régent contrôlait un minimum certains arpent du pays, mais les espions aldarnorins sur place n’étaient pas si optimistes : il était bien possible que le général ne cache une partie de la situation catastrophique dans laque se trouvait son maître pour obtenir l’aide du roi d’Aldarnor, donnant l’impression à celui-ci qu’il ne s’agirait que d’une promenade de santé avec une victoire certaine à la clé.

Cette perspective avait traversée l’esprit du roi, mais il l’avait rapidement chassée, étant persuadé de l’honnêteté de M. de Tassier et de l’intégrité du régent. De plus, si elle s’avérait exacte, le roi d’Aldarnor aurait toutes les cartes en mains pour assurer des représailles exemplaires : l’Aldarnor avait la force d’envahir Avaricum.


— Les gardes avaroises sont actuellement 1 600 hommes. Cet effectif peut être augmenté en campagne : je gage que plusieurs de vos compatriotes voudront participer à la libération de votre pays, ils pourront donc s’engager dans l’armée aldarnorine. Nous allons rentrer à Rouvray, afin que je puisse tenir informé le chancelier de mes agissements. Je suggère qu’une partie du corps expéditionnaire débarque comme vous me l’avez indiqué au nord de Puyravault, disons environs 1 000 hommes ; mais que le reste passe par la terre, progressant depuis l’ouest du Saint-Empire. Qu’en pensez-vous ?

Cette solution avait l’avantage de pouvoir mettre dès le lendemain 600 gardes avaroises en mouvement vers Avaricum. Car le roi ne savait pas encore si la flotte du Levant, qui était sur le chemin du retour de Raipur, était d’ores et déjà rentrée, et pouvait donc transporter le reste du corps expéditionnaire et prêter main forte à la marine du régent.

Il nous faut rentrer à Rouvray à présent, depuis la capitale je pourrai donner mes ordres en conséquence et engager la marine royale. Je ne puis le faire d’ici, certaines informations décisives me manquent en restant ici. Je ne pourrai apporter de réponse sur ce point qu’en ayant les nouvelles du Palais-Sacré ; et voyez vous, deux heures c’est tout proche, mais en même temps, c’est extrêmement loin en période de crise. Afin d’être efficace, je dois être là où arrivent habituellement les informations. Me ferez-vous le plaisir de faire le voyage avec moi général ?

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L’ambassadeur leva un sourcil d’inquiétude à l’évocation du nombre de soldats proposés pour intervenir en Avaricum. Déjà quelques batailles de plusieurs dizaines de milliers d’hommes de chaque côté avaient été menées par le Régent et son état-major, et il fallait s’attendre à des confrontations comportant le double – voire le triple – de personnes dans les semaines à venir, lorsque débutera la phase décisive de la reconquête. Les moins de deux mille têtes proposées par le roi pouvaient-elles réellement faire la différence ? Bon nombre d’officiers seraient sceptiques, mais Arban se convainquit que les grenadiers en question avaient l’expérience suffisante pour faire la différence. D’autant que le souverain aldarnorin désirait probablement tester les compétences martiales des avarois et l’organisation de leur campagne avant de s’avancer plus abondamment dans ce qui pouvait se révéler être un véritable bourbier en cas d’échecs répétés. Le contexte d’élections nationales compliquait probablement davantage le véritable travail d’équilibriste du monarque.

- " C’est une stratégie que Son Excellence le Régent approuvera, Votre Majesté, soyez-en assuré. Nul doute que la traversée des troupes royales dans l’arrière-pays exaltera le patriotisme de mes compatriotes. "

Arban s’inclina de nouveau pour accepter la requête du souverain. Rouvray ébruiterait sans attendre les raisons de sa présence ; il faudrait ensuite compter sur les censeurs royaux pour que les journaux se chargent d’encenser l’interventionnisme aldarnorin.

" Ce serait un honneur de Vous joindre dans Votre capitale. Nous emboiterons humblement le pas au cortège royal. "

Le baron s’apprêta à se retirer pour laisser le maître des lieux se préparer au voyage.

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Pour la suite du sujet, rendez-vous au Palais-Sacré !

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