Gabriel venait d’arriver à l’hôtel de ville de Nemours-de-Carmélide, son fief. Il était vraiment très satisfait que le destin de l’Aldarnor ne se joue plus qu’exclusivement dans les salons du Palais-Sacré comme jadis ; ces élections dénotaient un véritable progrès et l’entrée de l’Aldarnor dans un autre âge, un vent de modernité soufflait sur le pays, entrainant de grands bouleversements que le pouvoir royal gérait dans l’ensemble plutôt bien. Il fallait simplement inviter plus de monde autour de la table, élargir le suffrage. Gabriel Barentin avait parfaitement compris que c’était le petit peuple qui demandait l’intervention de l’État sur certains points importants, comme la régulation des prix des denrées de première nécessité. Ainsi donc, si le sujet officiel du discours était l’intervention étatique dans l’économie, en vérité, le cœur de cette intervention était bien l’élargissement du suffrage.
La salle était pleine à craquer, finalement, il y avait bien plus de 250 personnes à vue d’œil. La haute bourgeoisie était attirée par cet homme, l’un des leur, qui préconisait l’intervention de l’État pour réguler l’activité économique quand bien même tout son milieu social pensait le contraire et vouait une défiance sans faille à cet État qu’il voyait comme un montre capable à tout moment de casser la croissance. Chaque mouvement d’humeur du roi était vu comme une tentative de restaurer l’absolutisme d’antan. Barentin voulait ce soir chasser le scepticisme de ses congénères. Mais il n’y avait pas que la « haute », des ouvriers, des contremaitres, des employés, des instituteurs, nombre de strates sociales étaient représentées ce soir. A eux, il faudrait leur dire que les radicaux veulent en faire des citoyens, des vrais, des électeurs.
Barentin arriva à son pupitre sous les applaudissements nourris de l’assemblée. Les militants ne manquèrent pas d’entonner un « Barentin chancelier ! Barentin chancelier ! »…
La salle était pleine à craquer, finalement, il y avait bien plus de 250 personnes à vue d’œil. La haute bourgeoisie était attirée par cet homme, l’un des leur, qui préconisait l’intervention de l’État pour réguler l’activité économique quand bien même tout son milieu social pensait le contraire et vouait une défiance sans faille à cet État qu’il voyait comme un montre capable à tout moment de casser la croissance. Chaque mouvement d’humeur du roi était vu comme une tentative de restaurer l’absolutisme d’antan. Barentin voulait ce soir chasser le scepticisme de ses congénères. Mais il n’y avait pas que la « haute », des ouvriers, des contremaitres, des employés, des instituteurs, nombre de strates sociales étaient représentées ce soir. A eux, il faudrait leur dire que les radicaux veulent en faire des citoyens, des vrais, des électeurs.
Barentin arriva à son pupitre sous les applaudissements nourris de l’assemblée. Les militants ne manquèrent pas d’entonner un « Barentin chancelier ! Barentin chancelier ! »…